L'Atelier
Le Gabizos 1996 |
GABIZOS
avril 1995
Didier, Michel
Dans la nuit d’albe, presque
douce, la montagne respire sans bruit. Col du Soulor d’orient présent.
et les pas s’alourdissent dans les pâtures /estives gorgées où
s’abandonnent les neiges encore dures.
Etoiles, voie lactée, s’alignent en croisée sur
l’arête.
L’orient obsessionnel découpe dans les roses cuivrés,
les sombres présences du Montaigu et du Bigorre.
- premier repos à déguster
- as-tu bien pris le maillet et le
ciseau ?
- assurément Michel, mes mémoires
se promèneront sur le morfil qui tranche l’azur
- et les crampons?
- ils accrocheront la croupe devinée
dans le bois poli d’éclats dorés.
Nos pas se répondent dans le tutoiement silencieux de l’effort
solidaire, à corde tendue sur l’arête qui partage le profond minéral de
l’intense humanité.
- Didier, te rappelles-tu
des enluminures du livre de la chasse de Frossard?
- tout à fait, là-bas
dans les découpes ondoyantes et les plissements de la roche.
Sous midi rayonnant,
la voix de Didier résonne avant que
la pente se redresse pour l’ultime effort.
“ - LA NEIGE TRAVAILLE
ON S’ARRÊTE,
le danger est
trop grand .! ”
subitement, le sommet si proche
s’éloigne en nous rejetant.
Il
nous reste ce gâteau, même écrasé, Michel... il est délicieux.! gourmandise
sous ce chaud soleil d’AVRIL qui nous a TRAHI.
Gabizos : la neige travaille !