L'Atelier

Peña Ezcaurri (gros plan) - 2009 - Bois reconstitué et matériaux composites Peña Ezcaurri (Navarra)

2009

Bois reconstitué, pierre, objets
50 x 80 x 78 cm

 

PENA EZCAURRI
31 mai 2005

Les asphodèles fleuris, hérissent les prairies de leurs hautes et élégantes tiges.

Le GR11 délivre au soleil matinal, les fortes senteurs de cette végétation printanière où le buis domine.

La montée est rapide, pentue, hautes marches dans la hêtraie, jusqu’au col où surgit le calcaire dénudé dans des arres abruptes.

Là, un large panorama se déploie au nord sous les langues de brumes qui épargnent la Navarre.

Lorsque enfin la pente de la sente s’adoucit, les étendues de pierraille accentuent l’aspect désertique de ce territoire où de rares touffes rases parsèment l’aridité blanche. De beaux cairns, sur de larges dalles horizontales disposées en degrés, annoncent le sommet.

Ezkaurre ; vertige calcaire, royaume du vautour.

L’Aguja de los Pastores, son jumeau, domine du haut de sa verticalité l’abîme où le rio Veral laisse monter sa rumeur musicale.

GR11, descente escarpée, vertigineuse, par un « canal profond » marches et lames acérées de calcaire. Là-bas, à ses pieds le miroir circulaire de l’Ibon scintille dans le vert de l’estive.

C’est là, aux abords de cette mare, presque boueuse que nous nous restaurons. Nous scrutons la suite de notre randonnée, qui continuera vers le rio, en descendant une piste large, fleurie de part et d’autre de jaunes éclatants

Dans le creux d’un vallonnement, une brebis isolée, prête à agneler, attend pétrifiée sous les regards cerbères de patients vautours.

Malgré nos gesticulations, les rapaces ne desserreront pas leur vigilante veille.            Cruelle nature !

Peña Ezcaurri (gros plan) - 2009 - Bois reconstitué et matériaux composites

LA SCULPTURE

Comme pour les autres sommets basques et navarrais déjà réalisés, j’utiliserai la forme de la meta (meule de fougères avec son pieu vertical).

Le cheminement du GR11 vers l’Ibon/miroir, oscillera tel un pendule du sommet vers le socle pour évoquer la verticalité et la rapidité de la descente.

Deux grandes rémiges de vautour disposées au sommet comme les pales d’une hélice marquera l’omniprésence de ces grands rapaces dans les parois de la peña.

La pierre sera posée au centre de cet axe sculpté en orgue.

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