L'Atelier
Monte Perdido 1992 |
GAVARNIE MONT PERDU
JUILLET 1991
Gavarnie, madiran enchanteur, sous
magret, quand dans le gris du ciel l’attente ne dure qu’une heure.
Ralf
Sac au dos, lourd jusque dans mes pas quand s’élèvent quelques notes là-bas...
Cirque...
Point de Rossinante qui dans ses bats conduirait là-haut le joyeux Don
Quichotte que je croyais être, pour saluer un Don Perdido désolé.
Déjà les vilains me bombardaient de bruits sourds qui descendaient avec la
nuit sur Espuguette.
Nous évitâmes le coup : Jean Marc.
Première place imprenable, avant que la Senche ne fût brisée, laissant aller
ce réconfort promis dans les entrailles de cette haute terre : Didier Bourda.
Matin d’Astazu, quand les rayons titillent l’objectif vers la hourquette
d’Alans: Didier.
Réconforté et amusé, les marmottes d’Estaubé les connaissais-tu Olivier ?
Gorgées d’eau, avant crampes, cheminée de Tuquerouye, passage absolu, de
blanc, de bleu, de glace et de neige, ocre couronne solitaire dédaignant son
armure posée sur l’autel pyrénéen, Monte Perdido est verbe.
Lac aux glaces en dérive, berges immaculées jusqu’aux contours pour quelques
couleurs secrètes sur les palettes de l’eden.
Barre rocheuse repoussante et aspirante, chute, soleil, peau, cuisses
douloureuses pour le Cuello Del Cilindro, griffé des ongles de la roche, pour
un sommet à tout jamais inaccessible.
Descente en calvaire.
Goriz, encravaté d’herbe tendre, le temps de l’eau glacée et des mains
expertes qui diagnostiquent...
Didier et Olivier nous dansent le repas
: 3000m
pour ce foie délicieux et coule le sauternes liquoreux.
Bivouac de Goriz, la nuit sous ce dais marial, nous étions six.
Plana de San Feilus, Descargador, solitaire en passant la brèche, je bénis
mille fois le ciel d’avoir écouté ma prière.
Dans le creux de ma solitude jusqu’au soir, enfin je vous retrouve mes amis.