L'Atelier

Toubkal - croquis (crayons de couleurs) Toubkal, Haut Atlas
2009

Bois peint, matériaux composites

 

HAUT ATLAS
septembre 2008

Dans l’ocre des chemins, mes pas empruntent ceux de l’ange ;
Doux regard chahutant l’azur !

Folies tourmentées de la sente, qui brûlent à fleur d’inquiétude, quand
Sous les heures passives, affleure la palpitation nocturne du territoire rêvé.

Les étoiles tracent d’incertaines frontières aux tourments.
Au crépuscule délicieux, les chants montent en voix mâles scandant le désespoir fier.

Je descends le chemin aux sombres genévriers altiers,
Havre doux que le soleil ne peut trancher.

Au tournant du matin amazigh, récoltant çà et là la trace inespérée à remodeler, j’œuvre inconscient.

Vos ailes ont le parfum des exhalaisons pures qui fleurissent en cascades géantes aux bords de vastes ports, où les vents bruyants ont pris racines.
La nuit envahie de musiques austère, s’infiltre jusqu’aux songes bateleurs.

Ciel en grisaille pénétrante, les lacets de l’Aguelzim, las de n’en plus finir, ruissellent de désespoir.
Aux forces qui te manquent, la montagne répond d’un déluge de larmes.

La pluie cingle notre route et fait barrage à l’ultime ascension, graal enneigé
Narguant, trop haut juché, nos légitimes espérances.

Toubkal - mai 2009 dans l'Atelier Toubkal - mai 2009 dans l'Atelier Toubkal - mai 2009 dans l'Atelier

 

LA SCULPTURE

A l’issue de notre trek dans le Haut Atlas, nous aurions du, pour apothéose, ascensionner le Toubkal, et dépasser la côte 4000 que nos chères Pyrénées ne peuvent offrir.
En arrivant au refuge, de très fortes intempéries anéantirent nos espoirs de gravir ce toit de l’Atlas. 
C’est pourquoi cette sculpture relate le trek tout entier.

La forme générale reprend celle de la partie haute des greniers des villages berbères. La partie supérieure peut être assimilée au repose tête africain. C’est sous ce plateau qu’il m’a semblé nécessaire de faire un clin d’œil à Matisse, en reprenant un motif décoratif d’une de ses peintures marocaines.

Au dessus, trône entre deux pierres du massif, un fer à sabot de mule ramassé durant la course, témoignage de la présence de cet animal qui avait la lourde charge du transport dans ses bats de nos effets et de toute l’intendance du petit groupe.
Cet ensemble est rehaussé d’un socle prélevé dans un tronc de palmier arrec. Son écorce lustrée, d’un brun chaud, en recouvre toutes les parties externes.

La paroi arrière est percée de trois petites ouvertures polygonales étoilées, motifs que l’on retrouve dans la décoration marocaine. Elles évoquent ici les petites fenêtres cernées de chaux blanche, souvent fermées d’un grillage ouvragé, des habitations berbères.
Dans sa partie inférieure, un tiroir renferme divers éléments prélevés sur le chemin : cailloux, tissus, fragments de vaisselle.

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