Dimanche 11 Juin 2000

EXPOSITION

René Vidal, "tailleur" d'images et de sommets

Ce sont des sculptures bien étranges qu'expose René Vidal, dans les locaux de l'ancienne Caisse d'Épargne. Leurs formes ne sont pas directement identifiables. Faites d'assemblage d'objets et de matériau, on y sent une influence dalinienne, une part de surréalisme.

Cependant, au pied des oeuvres l'écrit est là qui explique la démarche de l'artiste et sauve le visiteur de la perplexité. Chacune porte en effet le nom de cimes et de sites remarquables et est l'expression formelle d'une aventure, de la conquête d'un sommet tout à la fois mise à l'épreuve du corps, du savoir, de la sensibilité et d'un imaginaire.

AMOUREUX DE LA MONTAGNE

"Mes sculptures sont l'expression du hasards qu'il faut avoir exploiter et mettre en évidence, expliquait, hier aux visiteurs, René Vidal. Je raconte ce que je vis. Je ne cherche pas à faire des choses belles ou esthétiques." L'important est ailleurs. "Mon concept est simple. J'ascensionne et je prends au sommet des éléments visibles ou non que je restitue plus tard". Dans chacune on retrouvera toujours des pierres, parfois des morceaux de bois, des plumes... recueillis sur place.

Chacune des sculptures de René Vidal raconte une aventure
Chacune des sculptures de René Vidal raconte une aventure

Des prises et des morceaux emprise au tour desquels se construit l’oeuvre. "Cela peut prendre des années avant d'aboutir à la sculpture qui témoignera de cette aventure. Je peux faire des croquis au sommet, mais l'essentiel est un travail de mémoire et de temps qui passe pour filtrer et ne garder en tête c’est à la fois un travail expressionniste et une introspection. D’ailleurs il y a souvent des tiroirs dans mes sculptures comme autant d'"ouvrez et cherchez-moi". Né dans le Lot, a trois pas du Cantal, ce professeur d'art-plastique qui a depuis long temps gagné ses galons d'artistes, vit depuis 23 ans dans les pyrénées. Il a ainsi créé au fil du temps une oeuvre unique et reconnue sur la montagne.

A Saint-Flour, son travail est exposé avec celui d'un autre amoureux de la montagne, le photographe, Didier Sorbé, qu'il connaît bien, pour l'accompagner régulièrement dans ses expéditions. "Lui et sa femme Hélène sont des artistes incontournables et c'est eux qui m'ont initié à la montagne" raconte le sculpteur. Et si le lieu n'a pas toujours permis de mettre en confrontation les superbes images du photographe avec les sculptures de René Vidal, l'ensemble mérite que les festivaliers des Rencontres des Hautes Terres, fassent un petit détour du cote de ces sommets.

L'exposition "Sommets" est ouverte dimanche de 10 heures à 19 heures, visite commentée avec l'artiste à 15 heures et lundi de 10 heures à 17 heures. L'entrée est gratuite.

Géraldine MESSINA