Mardi 25 septembre 1990

Des pompes-oiseaux au nord de Pau

Fruits du développement industriel du Béarn et de l'imagination du sculpteur mourenxois René Vidal, deux  pompes-oiseaux ont trouvé, à l'entrée nord de Pau leur lieu définitif de migration.

René Vidal devant un de ses oiseaux bizarres.
René Vidal devant un de ses oiseaux bizarres.
(Photo Jean-Philippe Gionnet)


Sculptures industrielles au nord de Pau

Les pompes-oiseaux se posent sur la ville

Fruits du développement industriel du Béarn et de l'imagination du sculpteur mourenxois René Vidal, deux  pompes-oiseaux ont trouvé, à l'entrée nord de Pau leur lieu définitif de migration.

Après une vie besogneuse à jouer les "shaddocks" des pompes à pétrole promises jusqu'alors à une fin certaine dans les grincements de la rouille du côté de Lacq ont commencé une nouvelle vie, hier, à Pau,. Brahmane de ce métempsycose, René Vidal, un sculpteur mourenxois les a transformés en oiseaux fantastiques. Désormais, deux de ces pompes-oiseaux, achetées 90.000 F par la ville de Pau, picorent au bord de la voie d'accès à l'autoroute non loin de l'hôtel Mercure.

Près de 6 mètres de hauteur pour trois tonnes environ. Les pompes-oiseaux ont trouvé leur dernier refuge sur la voie d'accès à l'autoroute.
Près de 6 mètres de hauteur pour trois tonnes environ.
Les pompes-oiseaux ont trouvé leur dernier refuge sur la voie d'accès à l'autoroute.
(Photo Jean-Philippe Gionnet, Pyrénées-Presse)

La troisième de ses oeuvres "pétrolières", fait face depuis plusieurs semaines à l'usine de la SNEA(P) à Lacq en bordure de la route nationale 117. C'est à partir du don de ces pompes promises au cimetière de la ferraille que René Vidal a opéré son "détournement". L'analogie entre la pompe et l'oiseau qui, tous deux "picorent, se nourrissent du sol", avait fait "tilt" depuis longtemps dans la tête du sculpteur. Les états généraux de la culture scientifique, technique et industrielle qui se sont tenus lors du dernier trimestre de l'année 1989 lui ont fourni l'occasion de la transformation. Un travail qui l'a occupé trois mois et l'a amené à collaborer avec son ami chaudronnier, Jean-Pierre Ecosse d'Artix.

L'un et l'autre étaient là, hier, à Pau, pour accompagner les pompes-oiseaux dans leur ultime migration. Une opération délicate, du transport exceptionnel à l'implantation définitive réalisée par Elf-Aquitaine avec le concours des services techniques de la ville de Pau et entreprises TELF et Paris.

Un témoignage artistique

Les deux oiseaux, à dominante orange pour l'un, bleu pour l'autre, n'attendent plus que l'inauguration officielle qui scellera leur destinée : témoigner pour les générations présentes et futures de l'apport du pétrole au développement de la ville au travers de l'art.

Jean-Marc FAURE