Il associe dans des collages de toute beauté le journal quotidien
et le café du matin...

UN ARTISTE A LA UNE

René Vidal expose jusqu'au 8 octobre à la Librairie du Palais des oeuvres originales nées de la rencontre, au petit matin, du journal et du café. Il mélange ces deux réalités quotidiennes dans des compositions très personnelles, avec une paire de ciseaux et ses pinceaux. Il a exposé ses oeuvres à Paris, Madrid, Barcelone, Pau, bien sûr. Le mourenxois René Vidal a promené un peu partout en France ses sculptures.

René Vidal et ses « Unes » : la colle, des ciseaux, de la peinture... et du talent. (Photo Jean Philippe Gionnet, Pyrénées Presse)

On lui doit notamment les pompes-oiseaux installées à l'entrée de l'autoroute. Son talent a été reconnu par plusieurs grands prix. Aujourd'hui l'artiste nous revient dans un autre genre : le collage. Beaucoup pratiquée par les surréalistes cette technique doit beaucoup à Picasso, Braque ou Matisse, créateurs qu'admire René Vidal. Depuis toujours, il s'intéresse à la presses, associée dans son esprit au café matinal, aux nouvelles fraîches, au réveil. Professeur d'art plastique, il est tout naturellement sensible à la beauté que le commun des mortels ne sait pas voir : par exemple, des paquets de café alignés sur les rayons des supermarchés; Dépliés, détournés de leur but original, ces emballages peuvent alors alimenter de nouveaux mirages. Ils entrent dans l'oeuvre d'art. René Vidal les découpe astucieusement, les colles ou les peint, à l'occasion.

La presse du monde

Grâce à de nombreux amis éparpillés de par le vaste monde, ou revenant de voyages, René Vidal s'est constitué une très riche collection de journaux, même s'il avoue préférer travailler sur la presse locale. Il choisit ses « unes » qu'il recompose selon sa fantaisie. Le titre du journal est toujours présent, même déformé ou recouvert d'éléments disparates. Viennent s'ajouter des paquets de café savamment ajustés et d'autres éléments puisés dans le journal, comme un petit morceau de météo ou une photo en couleurs. « Il n'y a pas de hasard » affirme René Vidal en montrant ses oeuvres singulières et belles. De fait, une très forte logique relie les éléments entre eux. Un fil conducteur court le long des collages, de la vaisselle, tasse ou soucoupe cassée, peinte avec beaucoup de réalisme et de relief. Chemin faisant, René Vidal prouve son amour de la typographie : « La typo reflète le journal et le pays. Quand on voit simplement le titre de Rude Pravo, on comprend tout de la situation de la Tchécoslovaquie communiste. Le pays a changé, la forme des journaux aussi »... L'incompréhension des signes est aussi une source d'émerveillement, comme la belle calligraphie arabe du journal du Caire, « Al Arham ». Mais pour la beauté des caractères, René Vidal préfère par dessus tout, les journaux grecs.

René Vidal aurait pu écrire un traité sur la philosophie des différents pays à travers leurs paquets de cafés. Dans les pays de l'Est, les poches contiennent 50 ou 75 grammes. En Turquie, se sont des bourses destinées à toutes sortes de produits. En Europe, connaît-on la puissance de la société Douwe Egrebert, présente en Belgique, Espagne, Hollande, Angleterre et en France, avec la Maison du Café ?

Avec un constant bonheur d'expression, René Vidal nous propose une autre manière de voir le journal et le café ! ...