Jeudi 12 décembre 1996


Expositions


Vernissage en bleu majeur à la galerie Galarza

René Vidal et Hélène Saule-Sorbé
René Vidal et Hélène Saule-Sorbé. (Photo Laurent Pascal - Pyrénées-Presse)

Les mosaïques des bancs du parc Guëll inventé par Gaudi à Barcelone, l'amour des assemblages et des collages de matériaux expressifs ou décoratifs, la fréquentation assidue des sommets pyrénéens, l'humour sûrement, ont rapproché depuis quelques lustres la Paloise Hélène Saule-Sorbé, toujours aussi juvénile en dépit de ses nombreuses activités, et le sculpteur de Mourenx René Vidal dont les oiseaux pétroliers en tôle saluent les automobilistes à Lacq ainsi qu'à Pau, à la sortie de l'autoroute.

Universitaire enseignant à Bordeaux, illustratrice de délicieux livres pour enfants édités à Pau par B. de Faucompret, par ailleurs auteur de textes parus dans "La route thermale" et "Paysages pyrénéens", Hélène Saule-Sorbé sait allier, comme René Vidal, la pratique quotidienne de son art à la théorie de l'enseignement. L'un et l'autre ont animé diverses manifestations collectives.

L'aquarelle sur beau papier, avec parfois des rehauts d'or, des motifs décoratifs, est le médium utilisé par la jeune femme, qui ne craint pas les grands sommets. Ses iris pyrénéens géants, dont le bleu avoue-t-elle l'obsède au point qu'elle en a peint près d'une centaine, font ici l'objet d'une frise où, ils alternent avec des vases calligraphiés, souvenir d'une visite inoubliable au palais Topkapi d'Istanbul.

Dans ses sculptures polychromes, René Vidal rallie un mouvement baroque très contemporain et fait feu de tout bois : bûchettes peintes en rouge, boîtes Campbell en frise (clin d'oeil à Andy Warhol), assemblage où trônent un vieux moulin à café ou une pièce en métal d'aspirateur, collages sur papier intégrant la "une" de divers quotidiens, tout lui est bon. Il exposera en avril-mai à "Art Expo" de Barcelone qui est une sorte de FIAC.

Des sièges très originaux signés du grand designer Philippe Stark complètent l'exposition jusqu'au 31 janvier (26 boulevard des Pyrénées) qui continuera plus que jamais sa croisade en faveur de l'art le plus contemporain, bien qu'elle change de mains.

Son fonctionnement en est désormais assuré par deux jeunes femmes, Christine Dubergé et Christiane Egéa. Elles prennent le relais d'une pionnière, Annie Denoël, appelée à d'autres fonctions.