Mardi 22 avril 1986

L'Ossau dans quelques-uns de tous ses états parmi trente-six. A gauche, "les Voyageuses clandestines", une sculpture délirante sur bois peint de René Vidal.
L'Ossau dans quelques-uns de tous ses états parmi trente-six. A gauche, "les Voyageuses clandestines", une sculpture délirante sur bois peint de René Vidal. Aux cimaises, de gauche à droite, un tableau sans titre, d'Aroldo Governatori, et "Emergences", de Freddy Dupont. Dessous : à gauche, "XVIIIe, XIXe, XX siècles, trois visions du pic du Midi d'Ossau" de Fernand Manceaux; au centre, peinture sur mousse polyuréthane sans titre de Bertrand Donze; à droite, "Ossau intérieur - extérieur", d'Hélène Saule-Sorbé (Photo Christian Rigabier)

exposition / trente-six vues du pic du midi d'ossau

Le pyrénéisme à la force du pinceau

Sous l'impulsion de l'association Courant d'art, trente-trois artistes régionaux ont peint, sculpté ou tissé leur vision personnelle de l'Ossau. Le musée des Beaux-Arts de Pau abrite jusqu'à la fin du mois le fruit de leurs rêves, de leurs délires, de leurs fantasmes

Hélène Saule-Sorbé l'intériorise sur un pan de mur d'appartement par la fenêtre duquel elle l'extériorise dans le même temps au second plan; [...] René Vidal le ceint d'un petit nuage à tiroirs, et ainsi de suite jusqu'à trente-six.

" Trente-six vues du pic du Midi d'Ossau", c'est en effet le nombre culminant d'oeuvres exposées sur ce thème, jusqu'au 12 mai, dans trois salles du premier étage, au musée des Beaux-Arts, rue Mathieu-Lalanne, à Pau. Trente-six visions jetées sur la toile, sur le papier photographique, sur le tissu, sur la tapisserie ou sur le bois par trente-trois regards; ceux des membres de Courant d'Art.

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Hommage au travail du peintre japonais Hokusa sur le mont Fuji, cette exposition " au sommet" est également le prétexte, pour les peintres contemporains, de confronter leur oeil à la perception de l'Ossau dans la mémoire collective, dans les carnets de voyages ou sous la plume de poètes et d'écrivains, mais aussi dans l'iconographie des siècles passés. Cette dernières, de Louise Sarrazin de Belmont à Pierre-Luc-Charles Cicéri en passant par Edouard Paris, Théodore Richard, Eugène Violet-le-Duc, Devéria ou l'anglais Thomas Allom, peut d'ailleurs être comparée au courant 86 grâce aux gravures de collection prêtées par le musée : on ne mesure que mieux la distance séparant l'imagerie pittoresque et paysagiste d'autrefois des représentations modernes du "géant de rocher" béarnais en allant de l'une aux autres.

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Jean-Paul CHAINTRIER