Octobre 1988
Exposition
Hélène Saule-Sorbé. (Photo G.
Lévêque, Pyrénées-Presse)
Un génie isolé, extravagant, longtemps méconnu, le Catalan Gaudi, dont Le Corbusier disait qu'il était « la honte de Barcelone », a inspiré la très originale exposition que l'on peut voir à la Maison Nouste Henric, place de la Monnaie, jusqu'au 5 novembre.
René Vidal, dans ses sculptures polychromes, et Hélène Saule-Sorbé, dans des aquarelles grand format qui rivalisent de virtuosité avec les effets de la peinture à l'huile, ont élu pour thème « Sur les bancs du parc Güell », ce parc Güell que l'architecte catalan, en véritable précurseur des surréalistes, a incrusté de mosaïques polychromes, hérissé de formes fantasques.
« Les artistes catalans ? Ils m'ont fait tourner la tête », nous confie René Vidal. outre évidemment Picasso, qui vécut sa jeunesse à Barcelone, il n'aime rien tant que Miro, Gaudi, Dali...
Disciple, aux Beaux-Arts de Bourges, du sculpteur Gili qui fut l'élève de Maillol, autre catalan, et bien qu'il soit lui-même originaire du Lot, René Vidal revendique haut et fort cette filiation artistique particulièrement baroque et ensoleillée.
Ce qu'il nous propose répond aisément à la notion de perversion polymorphe que Freud attribuait à l'imagination enfantine. Ses femmes incrustées de mosaïque à l'instar des bancs du parc Güell ont de larges mains en forme de palme ou de battoir, des seins bourgeonnants, des jambes en cavale, des couleurs qui claquent d'une communicative, voire convulsive, bonne humeur.
Savants dégradés
Leurs soeurs jumelles réjouissent déjà de leur sarabande échevelée le patio de la mairie de Mourenx, commune d'élection de l'artiste, devenu depuis une dizaine d'années professeur d'arts plastiques au collège Jean-Moulin d'Artix; elles égaient depuis peu le collège tout-beau-tout-nouveau de Serres-Castet et, ne tenant pas en place, sont allées se promener à Paris, Caen, Montauban, Vendôme, divers autres lieux.
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M. P.