Dimanche 7 Octobre 2001

LANDES
Tarnos dans ses p'tits papiers
Quatorze artistes venus d'Europe créent des oeuvres en papier au coeur du Seignanx. A voir jusqu'au 13 octobre

Par : FELIX DUFOUR

« Laissez passer les p'tits papiers, papiers velours, papiers d'amour »... Cette chanson écrite par Serge Gainsbourg pour Régine pourrait fort bien accompagner le symposium « Artistes d'Europe, papier des Landes », qui se tient dans l'immense hall des anciens ateliers municipaux de Tarnos (Landes), baptisé Jacques-Duclos.
Durant une dizaine de jours jusqu'au 13 octobre , il réunit quatorze artistes plasticiens professionnels parmi lesquels six Aquitains, dont deux Tarnosiens Francis Huth et Francine Cavadore , cinq Bulgares, deux Espagnols et une Finlandaise au sein d'un vaste atelier collectif pour donner libre cours à leur créativité à partir de matériaux de base : papier, pâte à papier, cartons, journaux.

Interrégionale et internationale
Un tel symposium s'est déjà tenu de 1996 à 1999, à Dobrich, en Bulgarie, à l'initiative d'Evelina Handjieva, artiste bulgare de renommée internationale parfaitement francophone, directrice de la galerie d'art de cette ville. Lors de la venue d'Evelina au Salon d'automne 1999 des Amis de l'art de Boucau-Tarnos, est née l'idée de transposer cette manifestation au coeur des Landes, le plus grand massif forestier d'Europe, pour en développer le caractère international avec l'Association Pyrénées-Bulgarie, chère à Bernard Latute. Pour finaliser ce projet, le grand nord de l'Aquitaine est venu à la rescousse, avec le Musée du papier à Angoulême qui a fourni la matière première de cette exposition , ainsi que Redmat, une entreprise des Charentes... pour la plus grande gloire de la pâte à papier des Landes.

De l'art et un savoir-faire
Le papier, c'est ce cauchemar qui vous envahit au moment de joliment dissimuler les cadeaux d'anniversaire ou de Noël. A Tarnos, c'est un ravissement, un art, une expression de savoir-faire et un jaillissement des personnalités et des états d'âme. Les couleurs bleu glacé jaillissent des « mises en boîte » éternellement créées par la Finlandaise Maïja-Liiva Salmi. La souplesse du matériau suit avec docilité le travail de l'imagination dans la réalisation de coiffes. D'autres préfèrent évoluer dans la sculpture, tel le Mourenxois René Vidal. Il a réalisé d'énormes roues de lumière emplies de filtres... à café. « J'ai dû en faire une sacrée consommation avant le symposium », commente t-il en souriant.
En définitive, à l'heure de l'informatique, la petite enfance aime revenir aux fondamentaux. Il suffit de lire le regard émerveillé des gamins des établissements scolaires du Seignanx qui y défilent tous les jours. Ces oeuvres, que les artistes céderont pour six mois, les ont littéralement emballés. ?
Jusqu'au 13 octobre, en face de la mairie, aux anciens ateliers municipaux de Tarnos