Bardos et
Lacommande

L'exposition Pyrénées, Trois regards, présentée à Bardos, puis à Lacommande, articule trois démarches bien individualisées. D'une part, elles mettent en oeuvre trois médiums différents, la photographie pour Didier Sorbé, l'aquarelle pour Hélène Saule-Sorbé, la sculpture pour René Vidal. D'autre part, elles offrent trois manières de voir et de restituer la montagne : l'empreinte géologique et lumineuse pour le premier, la sélection de motifs exploités de manière sérielle ou ornementale pour la seconde, des récits en volume polychromes pour le dernier. Cependant en aval de la création, une source commune réunit ces trois expressions : une longue amitié ; l'expérience sensible de la marche, de l'ascension et de la montagne.

Les hautes régions de la chaîne offrent à Didier Sorbé leur réservoir inépuisable de sujets, motifs latent d'une transfiguration lumineuse et d'une transposition photographique. Les épreuves et triptyques ici présentées rendent compte des arrêts photographiques jalonnant un parcours de sommets en sommets, souvent sur la ligne frontière séparant ou liant les Pyrénées-Atlantiques à l'Espagne.

Creuset des recherches théoriques et du travail de peinture d'Hélène Saule-Sorbé, le paysage et son étude prennent largement appui sur un thème, la représentation de la montagne, et sur un référent privilégié, les Pyrénées. Bien au-delà d'une affection que l'on pourrait qualifier de régionaliste, ces montagnes offrent l'avantage primordial d'être à la portée du regard, de la main, de la foulée. Entre borne et ornement, socle précis d'un dialogue sans fin avec la lumière et le cycle des saisons, se situe l'espace d'une identité profonde.

Pour René Vidal c'est au cours de l'ascension, souvent dans l'effort et le plaisir de la contemplation, que naissent les idées constructives de l'oeuvre. Sa préoccupation essentielle est de raconter une course au sommet, d'essayer de restituer les émotions vécues à l'ascension, à la situation météorologique etc... Le travail consiste donc en une recomposition du souvenir tamisé par le temps au travers d'éléments divers, liés, assemblés, pour créer une connivence formelle où les matériaux les plus divers trouvent une justification.

D. D.

Le Festin en Aquitaine n°42
revue des patrimoines, des paysages & de la création en Aquitaine