départ
sous les portiques des terres fécondes
quand le soleil joue à l'escarpolette
avec les brûlantes lenteurs
sur les ocres talus des garrigues
éclatent les jaunes du genêt
parmi les feux rougeoyants
de cette belle inconnue !
éclats
délicats bousculant les odeurs
éphémères dans le linceul des blanches
"ancolies", qui roulent au pied de la
mer devinée
géographies impressionniste aux
regards multipliés par l'attente :
je suis les yeux
je suis la route
vous êtes catalane

Les jours avaient la saveur des "nisperos"
mûris à l'accent d'un soleil infaillible

Enfants / filles des voiles gonflées
Navires / oiseaux aux ailes colorées
rires de lèvres roses
déroulant sur les ramblas
la volupté de votre jeunesse

- bandérilles de fleurs sur l'échine
de ce temps qui passe,
qui trépigne
aux portes des passions défendues
et____ qui va nous séparer.
- là souviens toi;
des terrasses qui balancent
dans le bleu de la pinède le croissant
chaud accrocheur de lunes dans le pollen
des étoiles;
du rouge galbé jusqu'à la provocation,
assis sur le banc limpide; du clin d'oeil de la
chaise au galet jaune

Vestiges / graines prometteuses
plongeant dans sa propre crypte nourricière
Les racines / maquettes qui germent germeront
et étoffent
étofferont une nef naviguant sur le haut de la
vague moderniste.
Hautes flèches encolimaçonnées dans les
battements de nos coeurs
superbes nautiles dressés, jouant à égratigner
les derniers nuages catalans qui sombrent
étoilés dans les céramiques ultimes

Parque" ondulant dans la plénitude de la forme
sertie de multiples éclats
multiplécats
            mult    Ti    plé        clats
                            cplé    latits    azul    IL
                        la    pis
        lapis
                        azuli
Lapis lazuli

détachant la vague grecque du rivage
pour s'amarrer aux roses de TYR :
éclats / de ceux qui forniquent aimablement
avec cinq tessons verts panachés de jaune qui
filent là de beaux jours /
                éclats.
Il y a ceux qui infidèles à la géométrie s'enflent
d'orgueil dans les moirures d'outremer. /
éclats / un quarteron qui de la rosace serait le
fils, si leur illustre
père de sa main l'avait honorée,
dilue dans les brillances cuivrées
ses couleurs
éclat / ées / mais hélas, tous
chahutent, se chamaillent et dans les
marges......................................................
quand les joints s'égarent que reste-t-il alors ?
un quatre-feuilles festoyant et charmeur.
ici la trame mauresque effrayée
par d'arrogantes orgues noires
brouille la piste dorée des étoiles vertes
jusque dans les rocailles / troncs
 penchés sur le présent
/ penché et ébloui dans la fraîcheur
de la promenade lorsque coule "la granizade
de café"
Cheminées ou sémaphores
émergent rutilantes
pour toi marin des oliviers
au regard qui lisse l'horizon quand
la mer fidèle
à son bleu émaille les frasques sultanes des
tours

taxi"Parque Güel por favor"
ce 26 de décembre, radieux
San Esteban / Banc
ce Vendredi l'après-midi
le banc / Marie Paule, Hélène
Didier objectif / le banc / nacre d'hiver, regard
cheminement éclatant, couleur distillée,
Ecorchures de ce vaste
désordre harmonieux, sublime, filtre de
lumière, et les lents
mouvements des sardanes qui scandent la
douceur inespérée
du soir, entrelacs jaunes, papillon auréolé dans
la perfection circulaire, illusion,
traces sur la terre brûlante
à l'intérieur des fours, illusion, agaves qui se
rangent, ou palmiers consolateurs des
couleurs qui s'égarent, illusion,
minuscules débris des royaumes
que gouverne le feu,
fraîcheur des mandarines dans les contours de
l'acanthe réjouie
Banc bleu courbe, vastes contrées offertes
s'enroule le temps
inconscient jusque dans le rêve mouillé et
sombre.

René Vidal
Fragments et souvenirs de voyage

é et
sombre.

René Vidal
Fragments et souvenirs de voyage