Couvert de fioles de rosée, Cyrano de Bergerac, sous l’effet du soleil, s’élève vers l’Autre Monde pour explorer les Etats et Empires de la Lune et du Soleil. C’est un tel au-delà, à la fois en-deça et « in-dedins », que son « pays » Vidal explore : l’espace et le temps où il est véritablement René, où les associations d’images, bouleversant l’ordre du monde en forment un autre, le sien. Boîtes noires de sensation et d’intériorité, tantôt hermétiquement closes, tantôt impudiquement ouvertes, provoquant simultanément le regard fouailleur et la gêne liminaire du spectateur interdit. Dans Boîte pour un rayon de soleil, une fiole emplumée où fut, jadis, recueilli un rayon solaire. Emprisonné, plutôt, dans ce vase féminin. Renaissance dans l’avant-naissance ? Aléatoire de la venue au monde que souligne la carte à jouer ? Femme-mante religieuse ? La boîte noire, aux parois tapissées, cache une mandorle tissée autour d’un trou rouge : objet de vénération au rougeoiement de tabernacle, où se lit la fascination inquiète de l’origine et de l’inconnu.
Bertrand
Rougé
Catalogue Montauban 1990