L'Atelier
Tozal de Guara 2010 Bois peint, matériaux composites |
LA SCULPTURE
En observant aujourd’hui la série étoffée d’une trentaine d’œuvres, on peut se demander pourquoi, au delà du concept, les dimensions des sculptures varient autant de l’une à l’autre. Ceci bien sûr, au détriment de l’unité physique de la série.
Ces changements, sont-ils du à la réputation du sommet, à son altitude, ou à la difficulté de la course ? Je ne saurai le dire exactement, mais il est certain que la richesse émotionnelle de la randonnée, en « chargeant » la narration, contribue à l’augmentation physique de la forme.
De plus, la tendance à l’installation pour quelques unes des dernières œuvres (Peña Oroel, Pic d’Anie), a de fait suscité une plus grande prise d’espace.
En ce qui concerne le Tozal de Guara, j’avais dès le chemin du retour vers Mourenx, envisagé d’oublier le récit pour ne garder que la plasticité de cette pierre aux chaudes couleurs ramassée au sommet. Sa croupe terminale, grande et désolée, m’incita à présenter la pierre seule, sur un socle dépouillé de tout argument narratif. Ce trophée délaissé durant quatre ans dans l’atelier, avec quelques bribes de phrases et une esquisse insignifiante, ressorti maintenant comme un trésor de sa cache, ne me paraît plus s’imposer comme l’unique argument plastique valable.
Le désir de travailler un socle/boîte, ouvert et cylindrique, l’intérêt pour la reproduction photographique d’une statuette africaine, la remémoration tardive des fers à cheval sur la stèle du sommet, les jeux colorés des marques sur les caissettes de fruits et légumes, c’est avec tout ceci que s’ébauche aujourd’hui le Tozal de Guara, en une sculpture dont la hauteur ne devrait excéder une soixantaine de centimètres. Les fers à sabot de l’atelier paternel, plus légers que d’authentiques ferrures animales, assemblés avec des vis, développent dans l’espace autour de la pierre un graphisme aérien.
Le cylindre ouvert repose sur un seul pied taillé dans du merisier, à l’intérieur est installé une sculpture rappelant comme le pied, l’art africain. Le cylindre du socle initial et le dessus du socle/boîte sont marquetés de fragments de caissettes.